Abréger à qqn. "Soulager qqn, en lui évitant une perte de temps" : ...de vous pren congié, Puis que tant vous ai abregié Qu'avez regent. (Mir. ste Bauth., c.1376, 111). TROISIESME CHEVALIER. Seigneurs, vous me chargiez d'un fait Qui ne m'est mie trop ligier ; Mais nient moins, pour vous abregier, Je vous en diray mon avis. (Mir. Clov., c.1381, 197).

Avoir accès de parler à qqn : Le roy si m'envoie savoir Se de parler pourra avoir Accès a vous. (Mir. Clov., c.1381, 251).

"Escorter" : Je vueil que vous l'acompaigniez, Car de li me suis appensez Qu'il maine trop po gens d'assez (Mir. Clov., c.1381, 213).

"Faire ce qui est demandé, souhaité" : Dame, vostre voloir de fait Vueil acomplir. (Mir. Clov., c.1381, 254).

[En intensité] : Vous devez chascun regarder A m'onneur accroistre et garder. (Mir. emp. Julien, 1351, 173). Vostre cuer en joie acroissiez, C'est de raison. (Mir. mère pape, c.1355, 378). Chier sire, honneur et grace et sens Acroisse en vous par sa bonté Mahon (Mir. Clov., c.1381, 239).

Empl. pronom. "S'accroître" : ...mon bien et mon honneur croist, Dont en mon cuer joie s'acroist (Mir. Clov., c.1381, 228).

N'aconter à qqn/qqc./n'aconter de qqc./n'aconter en qqc. "Ne pas attacher d'importance à qqn/qqc." : Face tel feste qu'il voul Ne de vostre esconmeniement N'aconte je mie granment (Mir. parr., 1356, 5). Je n'aconte a li une bille ; Mais qu'est devenue sa fille ? (Mir. Oton, c.1370, 334). Riens n'y aconte. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 32). Je n'y aconte pas deux pommes En ce que dites. (Mir. Clov., c.1381, 232).

"S'acquitter de qqc. (dette)" : De telle debte s'endebta C'onques puis ne s'en acquitta (Mir. Clov., c.1381, 272).

Au plur. "Objets de parure" : Tenez (...) ces vestemens : Ce seront voz aournemens Le jour que serez mariée (Mir. Clov., c.1381, 208).

Empl. impers. : S'il li en est advenu mal, Il le devoit par droit avoir. (Mir. femme roy Port., c.1342, 196). Je ne doubt point, conment c'on die, Que ci ne viengne. L'ABBESSE. Alons donc, aviengne qu'aviengne, Noz places prendre et nous seons (Mir. nonne, 1345, 312). Mais, puis que, sanz moy appeller, La chose fault ainsi aler, Aviengne qu'en peut avenir. (Mir. Clov., c.1381, 221).

Empl. pronom. "S'attacher, s'accrocher" : S'en noz forces nous aerdons, Je ne voy pas que ne perdons. (Mir. Clov., c.1381, 264).

D'age : Vous estes joenne homme d'aage : Consentez vous a mariage (Mir. chan., c.1361, 143). ...vostre fille, qui est gente Damoiselle et assez d'aage, Prenez, voire, par mariage (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 6). Je tieng que suis assez d'aage Pour femme avoir par mariage (Mir. Clov., c.1381, 197).

Aider qqn à + inf. : Sa ! aide moy a devestir, Affin que j'aye plus tost fait (Mir. Clov., c.1381, 203). Vostre filz est assez d'aage Pour femme avoir par mariage, Et nous deux nous voulons pener De l'aidier a bien assener. (Mir. st Alexis, 1382, 291).

"Région frontalière" : CLOVIS. (...) la ville de Meleun Et la duchié et le conmun De tout le pais et des elles Veulent a moy estre rebelles (Mir. Clov., c.1381, 243).

Estre aise. "Se sentir bien, satisfait, heureux" : Nous y serons privéement Et a vostre conmandement Aise en touz cas. (Mir. st Guill., c.1347, 10). Treschiére dame, or soiez aise Et s'obliez vostre doleur (Mir. marq. Gaudine, 1350, 169). E ! mes amis, je suis bien aise, Voire, et bien liez quant je vous voy. (Mir. Clov., c.1381, 214).

"Allure" : Biau maintien a en son aler, S'est tant courtoise en son parler Que le monde s'en esmerveille (Mir. Clov., c.1381, 196).

[La manière, relativement à d'autres êtres en mouvement] : ...ilz veoient la nue aler devant eulx (Mir. emp. Julien, 1351, 188). ...si me convoiez Sergens, et vous aillez devant. (Mir. prev., 1352, 229). Ne vous lairons pas seule aler (Mir. fille roy, c.1379, 10). Le roy avec vous nous envoie Et veult que nous aillons ensemble (Mir. Clov., c.1381, 214). Je ne me vueil mie espargnier Qu'avec vous n'aille. (Mir. st Alexis, 1382, 290).

[La direction ou la quantité] : A paines puis j'aler mais pas Tant sui traveillie et conquise. (Mir. mère pape, c.1355, 390). Pour plus trouver la voie briéve, Ce chemin si aler vourray. (Mir. parr., 1356, 45). ...tant ala qu'en un lieu voit La fille d'un povre homme orant (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 270). Alons ; tantost a li serons : N'y a que deux pas a aler (Mir. st Val., c.1367, 149). Or me monstrez par quelz sentiers Voulez que j'aille. (Mir. emper. Romme, 1369, 288). Vostre chemin aler en pais Puissiez, amis ! (Mir. Clov., c.1381, 209).

[En parlant de pers.] : Or a volu ceste vierge establir Pour nous garder d'aler a dampnement (Mir. femme, 1368, 234). Nigomire, est alé a fin Et mis en terre. (Mir. Clov., c.1381, 243).

[Avec terme indiqué] : Sire, au mains nous les y laissasmes, Quant après le moine en alasmes, Pour li pillier. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 6). Si est bon que tost on s'en aille Hors d'entour eulx. (Mir. fille roy, c.1379, 29). Ainsi fault que chascun s'en aille En terre dont il est venuz (Mir. fille roy, c.1379, 30). ...il fault que m'en aille De ci en ma chambre (Mir. Clov., c.1381, 238).

Amendement de corps et d'ame. "Santé physique et réussite morale" : Seur soit vostre cuer et fiz Que c'est un fiz, ma chiére dame. Diex li octroit de corps et d'ame Amendement ! (Mir. Clov., c.1381, 248).

"Gagner, profiter" : Sera ce bon (...) Qu'a la mére au roy me transporte Et que ces nouvelles li porte ? Je tien que j'en amenderay D'aucun bon don ; et pour c'yray (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 40). En Jherusalem les menras Et moy aussi sanz point d'atente, Car ne pourra estre (...) Que n'y prouffites et amendes (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 266). C'est bien dit : n'y voy qu'amender. Alons, amis. (Mir. Clov., c.1381, 200).

"Emmener, prendre avec soi en allant ailleurs" : Pour ce, seigneurs, je la vous livre Et d'elle du tout me delivre. Amenez l'en ysnel le pas (Mir. Clov., c.1381, 221).

Adj. : Priez vo [de Nostre Dame] fil qu'il me sequeure E qu'a m'ame vueille estre ami. (Mir. mère pape, c.1355, 397). Entres en la chaudiére a plain Et je [Dieu] te tenray par la main, Et verras que pour toy feray Et combien ami te seray. (Mir. st Panth., 1364, 355). Par ce point sauverez vostre ame, Chier sire, et arez Dieu ami. (Mir. Clov., c.1381, 268).

"Age d'une personne" : Mais dites moy par vostre foy, Quans ans pensez vous bien avoir Et ou demourez ? (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 272). J'ay d'aage quarante cinc ans (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 272). ...soixante dix ans passez Avez d'aage (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 272). Il a ja des ans plus de vint (Mir. Clov., c.1381, 217).

"Faire connaître, déclarer qqc." : ...devant m'ont fait avancer Pour vous compter et annoncer Ce qu'avons fait. (Mir. Clov., c.1381, 224).

[Avec un objet autre] : Biau filz, ça venez un petit : J'ay de parler grant appetit A vous sanz doubte. (Mir. st Panth., 1364, 315). J'ay de savoir grant appetit Dont est né ne de quelle terre. (Mir. Clov., c.1381, 205).

Part. passé : ...quant Clovis s'aire Il forcene (...) Conme un lion bien attené (Mir. Clov., c.1381, 217).

"Se vêtir, se parer" : LA DAMOISELLE. Voulentiers, dame, a lie chiére. Alez devant, après iray ; A atourner vous aideray (Mir. Clov., c.1381, 228).

Avancer son pas. "Se hâter" : Je doubt trop demourer encore ; Pour ç'avance je si mon pas. (Mir. chan., c.1361, 147). DEUXIESME POVRE. Quanque puis j'avance mon pas Et me paine com diligens D'estre avecques les autres gens A la donnée. (Mir. Clov., c.1381, 200).

Avancer son erre. "Progresser, faire du chemin" : Si qu'avançons, damme, nostre erre D'aler ensemble. (Mir. Clov., c.1381, 225). Il a bien avancé son erre. (Mir. Clov., c.1381, 226).

Avancer son erre. "Progresser, faire du chemin" : Si qu'avançons, damme, nostre erre D'aler ensemble. (Mir. Clov., c.1381, 225). Il a bien avancé son erre. (Mir. Clov., c.1381, 226).

"Prendre les devants" : CLOVIS. Qui t'a conseillié, Qu'ainsi seul viens ? TROISIESME CHEVALIER. Aurelian, sire, et les siens Qui devant m'ont fait avancer Pour vous compter et annoncer Ce qu'avons fait. (Mir. Clov., c.1381, 224).

"Se hâter" : TROISIESME CHEVALIER. (...) avançons nostre pas Pour estre a li. DEUXIESME CHEVALIER. C'est bien dit, et je sui celui Qui voulentiers m'avanceray. (Mir. Clov., c.1381, 214).

Au fig. "Défenseur, intercesseur" : Ne savons qui ses advocas A esté, mais en sa parole Creons (Mir. st Sev., 1362, 228). ...dame des cieulx (...) Vueilliez estre mon advocas Et ma petticion entendre (Mir. Clov., c.1381, 254).

Avoir + subst. : N'ai mestier que plus me demente (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 318). Mon seigneur, de voz voulentez Acomplir ai je grant desir. (Mir. st Ign., 1366, 81). Par ceste voie aler nous fault : Gardez que n'aie pas deffault De large voie. (Mir. Clov., c.1381, 250).

Il n'y a celui qui : ...n'y a celui De nous qui vostre vueil ne face. (Mir. st Lor., 1380, 178). ...n'y a de nous celi Qui ne le face voulentiers. (Mir. Clov., c.1381, 223).

"Suite militaire" : Car vous arez tant de barnage Et de sodoiers compaignons (...) Que je tien tout biau li sera Quant retourner il s'en pourra A sauveté. (Mir. Clov., c.1381, 219).

[Avec prédéterm.] : LA DAMOISELLE. (...) A ma dame parler venez : Clotilde par moy le vous mande. (...) AURELIAN. Et g'iray voulentiers, ma bele (Mir. Clov., c.1381, 206).

Avoir beau + inf. "Avoir tout lieu de faire qqc." : Certes, je demande une chose Que vous m'avez bel escondire Et refuser par raison, sire (Mir. Oton, c.1370, 370). Vous vous avez biau depporter Con se vous fussiez le roy Daire ; Car jusqu'a la riviére d'Aire, Sire, vostre regne s'estent, Et tout le plat pais si tent A soubz vous estre. (Mir. Clov., c.1381, 258).

Avoir le plus bel (d'un combat). "L'emporter, vaincre" : Je voy d'eulx sommes au dessus : Le plus bel avons de la guerre, Car je voy la leur roy par terre Tout mort gisant. (Mir. Clov., c.1381, 266).

C'est le plus bel. "C'est le mieux, c'est la meilleure chose" : TROISIESME BARON. S'il vous plaist, sire, aussi g'iray Avecques vous. QUATRIESME BARON. C'est le plus bel : alons y touz, Puis que a ce vient. (Mir. ste Bauth., c.1376, 111). ...c'est pour vous le plus bel Que de ce qui li appartient Ly envoiez, il esconvient, Le satisfait. (Mir. Clov., c.1381, 235).

[Le subst. désigne une pers.] : ...roy Clovis (...) Drapz d'or vous donna en pur don, Qu'envoia par certains messages, Qui me semblérent hommes sages (Mir. Clov., c.1381, 220).

[En parlant d'une femme humblement soumise à son mari] : Mon chier seigneur, dès ore mais Me tien pour vostre chamberiére. Je vous pri (...) q'un don m'octroiez (...) Avant que service vous face Tel conme est tenue de faire Femme a son mari, sanz meffaire, Quant il leur plaist. (Mir. Clov., c.1381, 230).

Ne faire à qqn ni chaud ni froid/ne faire à qqn ni froid ni chaud : Sire, de vous ay eu maint Tel parler, dont petit me chaut : Il ne me font ne froit ne chaut (Mir. nonne, 1345, 320). Mais, quoy qu'a eulx fusse coruz, Ne me firent ne chaut ne froit. (Mir. Clov., c.1381, 268).

Venir à chef de qqc. : Car penser me met a meschief Tel que n'en puis venir a chief (Mir. ev. arced., c.1341, 108). Vous vueille il [Mahon] en honneur accroistre Et en bonne vie tenir Et de voz emprises venir, Sire, a bon chief ! (Mir. Clov., c.1381, 195).

"Espace aérien" : Par ces trois fu creé le monde Et tout ce qui es cieulx habonde. (Mir. Clov., c.1381, 272).

"Ordre" : LE CHEVALIER. Vostre conmandement feray, Mon chier seigneur, c'est de raison. (Mir. femme roy Port., c.1342, 169). GABRIEL. Dame, vostre conmandement Avons complet. (Mir. ev. N.D., c.1348, 71). PREMIER ANGE. Vray Dieu, vostre conmandement Acomplirons. (Mir. st Panth., 1364, 351). L'ESCUIER. Sire, vostre conmandement Vois mettre a fin. (Mir. Clov., c.1381, 241).

[Syntagme prép.] Par compagnie : CLOVIS. Alons men sanz plus de demeure ; Je vois devant. DEUXIESME CHEVALIER. Et nous touz vous irons suivant Par compagnie. (Mir. Clov., c.1381, 229).

Avoir bonne compagnie de qqn : Vostre monture est ordenée, Dame ; ne vous soussiez mie, Et s'arez bonne compagnie De nous trestouz. (Mir. Clov., c.1381, 222).

[L'obj. désigne une pers.] "Affermir" : Mais que veult dire : je sui affermée, fors que : je suis en grace confermée ? (Mir. Berthe, c.1373, 157). Saint Esperit creez aussi, Qui touz les justes enlumine Et conferme en grace divine (Mir. Clov., c.1381, 231).

Faire conte : Sire, sanz plus faire ici compte, De vous prenons congié (Mir. Clov., c.1381, 222).

Empl. trans. dir. "Dire" : ...ne lairoie a nul fuer Que le voir ne vous en comptasse. (Mir. enf. diable, c.1339, 26). Quant le verrez, n'obliez pas A li pour Dieu compter et dire Conment l'entrée contredire Li veulent ses filz de sa terre (Mir. ste Bauth., c.1376, 127). ...devant m'ont fait avancer Pour vous compter et annoncer Ce qu'avons fait. (Mir. Clov., c.1381, 224).

Bon corps. "Homme bon" : NOSTRE DAME. Bon corps, j'ay bien veu l'umblesce De ton cuer quant ça m'appelloies (Mir. parr., 1356, 57). Sa, sire, traiez vous avant. Ysabel, alez un po hors : De conseil vueil a ce bon corps Un po parler. (Mir. Clov., c.1381, 206).

Courir sur/sore à qqn : A cestui doit on courir seure Qui noz diez het et deshonneure (Mir. st Panth., 1364, 349). Courir nous convient sur aux hommes De ce pais et les pillier (Mir. Clov., c.1381, 262).

[L'obj. désigne une pers.] : Mais, certes, se me creussiez, Conme moy crestien fussiez (Mir. Clov., c.1381, 260).

[En parlant de possessions] : Mahon, sire, qui est celui Qui les biens de terre fait croistre... (Mir. Clov., c.1381, 233).

[En parlant d'une pers.] "Cruel" : Car François sont cruex forment Et le font touz jours vaillamment (Mir. Clov., c.1381, 235).

"Repousser (un adversaire)" : AURELIAN. (...) bien tost L'arez ici, li [Clovis] et son ost, Pour vous combatre. GONDEBAUT. Et je le saray bien debatre, S'il vient ici (Mir. Clov., c.1381, 216).

Soi débattre à qqn : Ho ! seigneurs, je met en ma main Ces gens cy : ne vous debatez Plus a eulx ne ne combatez ; Puis qu'a ma voulenté se rendent (Mir. Clov., c.1381, 266).

"S'agiter" : Vostre teste trop se debat Et si est, dame, sanz raison (Mir. abbeesse, 1340, 76). LA VENTRIÉRE. Maishui ne vous debatez mie, Dame : voz grans maux sont passez. (Mir. Clov., c.1381, 247).

"Clément (envers qqn)" : Se li estiez debonnaire Tant que vous li pardonnissiez (...) Ce seroit courtoisie grant. (Mir. Amis, c.1365, 18). Dieu li soit debonnaire Et doulx a l'ame ! (Mir. femme, 1368, 195). Que Diex soit a m'ame Debonnaire et misericors ! (Mir. Clov., c.1381, 201).

"Être débouté de qqc., échouer (dans une entreprise)" : Sire, je tien, pour ce que faillent, Qu'il [noz ennemis] decherront de leur affaire. Donner nous pourront bien affaire ; Mais vous verrez que tant feront Qu'en la fin desconfiz seront. (Mir. Clov., c.1381, 263).

Empl. pronom. "Se débarrasser (de qqn)" : ...de gens si grant quantité Sommes c'on ne nous peut nombrer, Ne de nous jamais descombrer Ne vous pourrez. (Mir. Clov., c.1381, 264).

Prendre qqc. en dédain : Sire, en desdain ne vueillez prendre Nostre demeure. (Mir. Clov., c.1381, 221).

Interdire à qqn à + inf. : Ne scez tu pas, Orelian, Que deffendu t'ay dès ouan A plus venir en ceste terre Pour le mien demander ne querre ? (Mir. Clov., c.1381, 234).

"Délivrer (une femme d'enfant), accoucher" : ...conment elle [Nostre Dame] delivra une abbesse qui estoit grosse de son clerc. (Mir. abbeesse, 1340, 59). ...sire Diex (...) Quant d'enfant m'avez delivré, Quelle paine qu'il m'ait livré, De cuer humblement vous mercy (Mir. Clov., c.1381, 249).

En partic. empl. abs. "Mendier" : Conment me cheviray ? (...) Certes il me fault truander Et aux bonnes gens demander ça et la tant que vestuz soie D'aucun gros garnement sanz soie. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 256). ...alons men tout bellement Devant le moustier pour l'attendre, Et aux autres gens noz mains tendre Pour demander. (Mir. Clov., c.1381, 200).

"Absence" : CLOVIS. Ainçois que me voise combatre, Dame, a Ville Juive iray (...). Quant je revenray, tart ou tost, Souffise vous. CLOTILDE. Si fera il, mon seigneur doulx, Quoy que vostre demour m'ennuye. (Mir. Clov., c.1381, 245).

Demeurer à + inf. : LA VENTRIÉRE. (...) Je voy que serez sanz deffault Delivre en l'eure. CLOTILDE. Diex ! quant sera ce ? trop demeure Ceste alejance a moy venir. (Mir. Clov., c.1381, 247).

[Sans numéral explicite] : Ysabel, suivez moy de loing, Sanz sonner ne mot ne demi. (Mir. emper. Romme, 1369, 266). Ce que vous conmandez ferons En l'eure ; plus n'attenderons Pas ne demi. (Mir. Clov., c.1381, 242).

"Pièce de monnaie" : Tu aras ce denier d'or (Mir. Clov., c.1381, 205).

"Débarrasser qqn (d'une autre pers.)" : ...vueilliez requerre (...) le Dieu que la royne Ma dame si souvent vous presche Que de ceste gent vous depesche (Mir. Clov., c.1381, 264).

[À propos d'un accouchement] "Se délivrer" : Dame, je vous vien veoir cy Pour savoir de vostre portée Conment vous estes deportée Et quel enfant avez eu (Mir. Clov., c.1381, 252).

Empl. pronom. "Se déshabiller" : L'ARCEVESQUE. (...) Or ça ! vezci les sains fons près : Depoulliez vous. CLOVIS. Tout en l'eure, mon ami doulx, Me devestiray de cuer lié. (Mir. Clov., c.1381, 273).

[À propos d'une maison ou d'une embarcation] : J'ain miex ens ou batel descendre Et les aventures attendre Qui me pourront de mer venir (Mir. roy Thierry, c.1374, 281). En l'ostel ou doivent descendre Iray veoir (Mir. Clov., c.1381, 225).

"Honteux" : De ceste guerre avons le pis. Elas ! que nous serons despis ! (Mir. Clov., c.1381, 266).

[Écart par rapport à la règle morale] "Ruse" : ...je pense une lettre A faire, plaine de desroy, La quelle mesdira du roy Par moz oultrageux et vilains (Mir. st J. Cris., c.1344, 293). Ma niéce a avoir demandez A femme pour Clovis le roy, Qui secretement par desroy Ly a envoié par ses gens Son annel (...) et sanz mon sceu, Par quoy la fille a deceu (Mir. Clov., c.1381, 221).

Desservir + inf. : Sire roy, Mahon qu'avez com Dieu servi Vous ottroit qu'aiez deservi S'amour avoir ! (Mir. Clov., c.1381, 215).

[Constr. avec que + subj.] "Attendre" : DEUXIESME SERGENT. Ne desservez pas c'on vous fiére : Alez en sus. (Mir. Clov., c.1381, 250).

Faire detrïance. "S'attarder" : AURELIAN. (...) Pren cest habit de pelerin, Et si nous mettons a chemin D'aler en France. L'ESCUIER. Pour moy ne faites detriance ; Mouvez (Mir. Clov., c.1381, 210).

"Point délicat, moment difficile" : ...quant ce vint au destroit De son travail, quand tu fus nez... (Mir. enf. diable, c.1339, 27). Quant je me vy a ce destroit Et qu'il m'ocioient mes gens, Aurelian (...) S'en vint a moy, qui me vint dire : "Requerez l'aide (...) De Jhesu Crist (...)" (Mir. Clov., c.1381, 268).